Pour cette première interview exclusive, Wassim de l’équipe Actualprod a rencontré le rappeur français bien connu des réseaux sociaux : Aka Seul Two. Le rappeur explique et revient sur son parcours tout en donnant ses conseils pour les futurs rappeurs. Avec pas moins de 60 000 fidèles abonnés sur sa page Facebook et des projets musicaux toujours plus travaillé les uns que les autres, Aka Seul Two nous a accordé du temps pour un entretien digital où il a pu revenir sur les moments clé de sa carrière et sur ses sons favoris
Moi, c’est Aka Seul Two, j’ai 29 ans, j’habite à Soisson. Je rappe depuis que j’ai 13 ans, mais j’ai vraiment commencé à partager mes sons depuis 2011. Je suis un rappeur complètement indépendant, depuis le début de ma carrière.
2 – comment t’es tu lancé dans la musique et qu’est ce qui t’a donné envie ?
Alors comment je me suis lancé dans la musique ? En même temps, que j’ai découvert le rap. J’ai découvert le rap super tardivement. J’avais 13 ans et j’ai pas vraiment baigné là-dedans. Mes parents n’écoutaient pas du tout ce genre de musique, ils étaient plus classiques des années 80. Mais quand j’ai acheté mon premier ordinateur, dedans il y avait pleins de musiques dont l’album de Sniper Du Rire Aux Larmes et quand je suis tombé sur ces musiques là, je suis tombé amoureux directement ! Pendant peut-être 6 mois je n’ai écouté que ça et naturellement j’ai commencé à écrire des textes. Déjà avant j’aimais beaucoup la poésie donc avant le rap j’ai connu la poésie, j’ai compris que je pouvais transformer mes poèmes en chanson.
3 – Quels sont les artistes qui t’inspirent le plus aujourd’hui ? Rap français ou rap us ?
Aujourd’hui, tout ce qui est nouvelle génération, j’aime beaucoup SCH, Laylow, La Chronique qui est un peu plus indépendant. J’écoute aussi L’Uzine et puis tout ce qui marche actuellement. Je suis moins fan de tout ce qu’ils font en drill. En gros, je suis très ouvert. C’est sûr que je suis plus rap français même si j’écoute un peu de rap US, j’écoute majoritairement du rap français.
SA CARRIERE
5 – Tu as monté deux groupes entre 2011 et 2016, comment ça s’est passé ? Est ce que vous avez signé avec un label ?
Faire partie d’un groupe ça m’a grave aidé au début. J’ai toujours eu du mal à écrire des morceaux en entier, du coup j’ai pu travailler sur ça. Ça m’a aussi appris à avoir l’instinct de compétition et apprendre à me dépasser. C’était vraiment super, j’en garde un bon souvenir. Entre 2011 et 2013 j’étais dans le groupe L’Équipe. On avait été pris un peu sous les ailes d’un artiste de Soisson. Il était implanté depuis pas mal de temps dans le milieu. On a sorti deux projets grâce à lui et on a énormément tourné. On a jamais signé dans un label et on n’en a pas vraiment eu besoin, à vrai dire, on arrivait à tout gérer entre nous.
6 – Tu as déjà eu l’occasion de poser un freestyle sur des beats d’Oxydz, un artiste d’Actualprod. Quels sont tes critères, lorsque tu dois choisir un beat ?
Je n’ai pas vraiment de critères. C’est surtout ce que la prod m’inspire au moment où je l’écoute, c’est l’émotion que la prod fait ressentir. Sur certaines prods tu sens qu’il y a un truc en plus. On ressent qu’il y avait un message et une histoire à raconter. Si t’arrives à le ressentir à travers la prod, c’est là que ça m’intéresse de poser dessus. Pour Oxydz, dû à son expérience et son passé, on peut ressentir l’émotion dans ses œuvres. Petite anecdote, au début, je pensais qu’Oxydz était américain parce qu’il est là depuis des années et des années ! Et avant sur YouTube on avait du mal à trouver des prods, on les trouvait sur des sites plutôt américains et les premières prods que j’ai écouté s’avère être les siennes, sans savoir qu’il était français !
CREATION
7 – Ton titre Un Trait va bientôt atteindre les 20 k vues sur YouTube, quel est ton processus de création ?
C’est très spontané. Je me suis rendu compte qu’on est dans une ère où la musique elle se consomme hyper rapidement du coup je me suis dit pourquoi pas essayer de balancer des sons avec des petits visuels toutes les semaines: c’est un mélange de vieux textes ou quand je suis inspiré, j’écris sur le tas, de production sympa et de visuels simple, mais c’est souvent fait la veille pour le lendemain.On peut dire que mon style musical c’est les freestyles. D’ailleurs j’ai un rendez-vous hebdomadaire sur Facebook qui s’appelle les Freestyles du lundi.
8 – Si tu devais choisir, quel est le morceau dont tu es le plus fier ?
Ce sont un peu tous mes bébés donc je vais avoir du mal ! Je dirais Papapala parce que c’est le morceau qui a le plus de vues et c’est celui qui m’a boosté sur les réseaux.
COLLABORATION
9 – De toutes les collaborations que tu as pu faire, quelle est celle que tu retiens? Et avec qui aimerais-tu collaborer dans le futur ?
Je dirais surtout les feats qui me rendent le plus fier c’est avec les grosses têtes que j’écoutais quand j’étais plus jeune ! Comme avec Freko, Le Bon Nob qui va arriver. Aussi, j’ai un autre projet qui va sortir avec un artiste que j’apprécie. Dans le futur, j’aimerais bien collaborer avec Josman, c’est vraiment l’artiste avec qui j’aimerais travailler.
RESEAUX SOCIAUX
10 – Tes lives sur les réseaux ramènent beaucoup de monde.Tu as l’air super à l’aise, même à travers l’écran le public ressent ta présence scénique. Comment as-tu fait la transition aussi vite pour remplacer les concerts et comment as-tu digitalisé tes événements ? Est ce que tu es tout seul ou est ce que tu as une équipe pour t’aider pour préparer ces lives?
Les lives, j’en fais régulièrement depuis 2015 et j’ai vu que c’était ce qui attire le plus, mais c’est vrai que pendant le premier confinement de 2020 ça a vraiment marché et à partir de ce moment-là toutes les semaines, je fais un petit live. J’étais seul au départ, mais depuis quelques mois, j’ai rencontré une équipe qui a un studio d’enregistrement. Ils ont tout ce qui est nécessaire niveau son et lumière. Une fois par mois je vais faire un live un peu plus dans les conditions d’un concert traditionnel avec une bonne équipe autour de moi.
11 – En tant qu’artiste indépendant, comment arrives-tu à gérer ta carrière ?
On se débrouille de A à Z, on fait tout, on fait la promo, on trouve des personnes pour le pressage des CD… C’est très chaotique mais on arrive à faire des miracles et à sortir des projets régulièrement. Quand t’es indépendant tu gagnes peu voir rien du tout même ! Ça fait quelques mois que je commence à gagner de l’argent avec ma musique, grâce à internet, qui nous permet de nous débrouiller nous-mêmes parce que sinon c’est mort.
12- Tu nous as dit que tu faisais des lives, que tu sortais régulièrement des projets. J’imagine que beaucoup de ta promo passe par les réseaux sociaux, comment est-ce que tu gères la partie communication ?
C’est au feeling, on s’y fait à force depuis 2015 ! J’essaye de faire des posts réguliers. Je réponds à tout le monde parce que c’est important, ça me prend beaucoup de temps et avec l’expérience j’ai appris à tout gérer tout seul.
UN CONSEIL
13 – Aurais-tu un conseil à donner aux jeunes artistes indépendants ?
Met de l’argent de côté, achète toi une carte son, des enceintes de monitoring. Prends toi un logiciel et tout ce qu’il te faut pour faire de la musique chez toi et apprends à produire. Surtout lâche pas, si t’es acharné et que tu kiffes ce que tu fais, lâche pas l’affaire et un jour ou l’autre ça payera !
14 – Pour finir, c’est quoi ton morceau de rap préféré ?
J’en ai un milliard, mais je dirai Génération Sacrifiée de Rohff.
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Grodash arrive avec EP « Ghetto Littérature”. Le rappeur du 91 a commencé à clipper son EP qui a eu un succès assez important. Il nous a fait l’honneur d’être l’un des invités du Live.
Grodash travaille son équipe depuis longtemps, on y retrouve par exemple Addictive vision et Quasar sur toute les prods de l’EP. Après avoir cogité sur sa carrière, Il revient avec un EP qui le définit le plus de différentes manières. Autant dans le style d’instru que dans la manière d’écrire, il revient à la base.
C’est un artiste très influent avec des connexions avec de véritables légendes du rap français. On peut parler de la Sexion d’assaut ou encore Demon One. De plus, il a aussi travaillé sur des musiques qui sont passées sur Taxi 4. Grodash, avec sa longue carrière, ne pense pas qu’il y a un âge limite, en prenant l’exemple du légendaire Snoop Dogg, “Snoop va rapper jusqu’à l’hospice”.
Il a amené une vision totalement neuve du 91, une écriture très consciente. Il semble que lui aussi compte rapper jusqu’à l’hospice. Grodash prépare de nouveaux sons , on y retrouve des exclus avec Sinik. Avec sa grande expérience, Grodash aide des rappeurs plus jeunes. Le mot de la fin pour Grodash est “Concentrez vous sur ce que vous avez vraiment envie de partager dans la musique”.
Retrouvez le live sur le compte Oxydz.fsr et les résumés des interviews d’autres artistes comme celle de Swift Guad, sur notre site.
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Swift Guad se présente avec son album « Partition oublié » qui est sorti il y a 2 mois avec 14 titres entièrement fait et mixé par Altarba. Le travail s’est fait en collaboration avec les deux artistes, tout en direct, ce qui donne un album de qualité. Swift Guad avec ses 26 projets ne s’arrête pas là. Il sort un autre projet commun le 11 Juin.
La majorité des projets sont même disponibles en physique prouvant l’engagement du rappeur.
Swift Guad se décrit lui-même comme un rappeur avec de l’envie, de l’inspiration mais avant tout comme un passionné de musique. Lui aussi explique que la visibilité est très difficile à acquérir. Cependant avec l’arrivée de YouTube, Instagram, on peut accroître les manières de se faire voir. En effet, c’est de mieux en mieux mais il y a de plus en plus d’artistes.
Il nous explique qu’il pense que la musique c’est maintenant un univers où les connexions se font avec les découvertes. Il ajoute qu’il faut savoir ce qu’il se fait et que le grand mot de la musique c’est le partage. Swift Guad et son univers particulier, très lié aux tatouages, nous partage sa musique qui va du boom bap à la trap et ne compte pas s’arrêter.
« Il n’y a pas de date de péremption pour un rappeur, il faut qu’il est de l’inspi et de l’envie ».
La grande carrière de 15 ans de rap de Swift Guad nous montre que tout est possible dans ce milieu.
Retrouvez l’intégralité de l’interview via Oxydz.fsr et les résumés des interviews d’autres artistes comme Deadi, sur notre site.
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Deadi, artiste qui a explosé avec le freestyle « FDP » qui a tourné sur toutes les plateformes avec plus de 250 000 vues, nous a fait l’honneur de faire partie des invités du Live du LAB. C’est un artiste qui travaille dans l’ombre depuis 20 ans et qui a sorti son premier album le 26 Mars, ayant dépassé les 1 Million de streams !
Deadi ne pense pas qu’il y a de formule pour avoir de la visibilité, en effet l’artiste ne regarde pas les streams, et les réseaux, il fait avant tout ce qu’il aime et sans aucun calcul. Le nombre de streams sur le freestyle était tellement énorme que Deadi pensait que c’était une blague, c’est un artiste très naturel et on retrouve ça chez beaucoup d’artistes.
L’artiste a en outre proposé des lives et programme des concerts pour la sortie de la crise covid. Deadi est avant tout un artiste très simple et propose de la musique qui lui ressemble, il nous le prouve une fois de plus dans cette interview.
Retrouvez l’interview sur le compte Oxydz.fsr et d’autres interview d’artistes comme celle de Aka Seul Two.
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Aka Seul two, est un artiste émergent de cette année écrivant depuis 2011. L’artiste de 29 ans et provenant du 02 revient avec un nouveau morceau « Du feu » sorti Lundi dernier.
Aka Seul Two se démarque en étant vraiment actif sur les réseaux. Il propose des séries de freestyle et anime un live tous les mardi sur Facebook. « Si tu veux être vu, il faut être actif, on est des millions au km2 », c’est ce que nous répète Aka Seul Two dans cette interview. Il a mis en place cette manière pour être mieux remarqué.
Malgré son univers, l’artiste du 02 reste très naturel et nous explique que sa passion c’est avant tout le rap, l’écriture. Nous sommes dans un milieu de passionné avant tout, c’est vraiment ce qu’il faut retenir. L’artiste n’a pas peur de la scène. Il a même fait une scène à plusieurs milliers de personnes. Avec plusieurs scènes prévues pour les prochains mois, il a un bel avenir devant lui. Il a même vendu des centaines de places pour un concert qui a malheureusement été annulé à cause du Covid.
Retrouvez le live en entier sur le compte instagram Oxydz.fsr et les résumés des interviews d’autres artistes comme celle de BigMak, sur notre site.
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Oxydz a fait l’interview d’un rappeur émergent du Boom bap : BigMak, un surnom donné parce que c’est un amateur de restaurant. Il revient dans vos oreilles avec son premier album « Lever de fond », et ça vient directement du 78 !
Avec une sonorité très commune à Oxydz, Big Mak nous propose album et donne des conseils aux jeunes artistes.
« Il faut croire en ce qu’on fait, il y a un public » affirme Bigmak, en effet il y a un public de niche dans ce type de rap mais l’important c’est de se démarquer des autres. Après 10ans d’expérience dans le rap, BigMak nous raconte qu’il ne sait pas si l’objectif est de se démarquer mais surtout d’exister en faisant la meilleure musique possible, si la qualité est là, les auditeurs suivront.
L’époque fait que l’offre est importante en terme de rap, se démarquer est alors difficile, « c’est un peu une loterie » nous dit Big Mak. Il faut faire la bonne musique au bon moment et être au bon endroit. BigMak propose des clips de qualités et donne une très grande importance au visuel, l’offre étant importante tout est bon pour se différencier de la masse.
Son dernier clip est produit par MOMS, rappeur et réalisateur, il travaille aussi en collaboration avec Seven Eight prod. Enfin le mot de la fin « Crois en toi, soit régulier et surtout sois ton propre critique » ce sont les conseils les plus importants qu’on retiendra de BigMak.
Retrouvez le live en entier sur le compte instagram Oxydz.fsr et les résumés des interviews d’autres artistes comme celle de Vin’s, sur notre site.
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Fhat.R, nous a fait l’honneur de faire partie des invités du Live spécial des 1 an du Live du Lab et s’est fait interviewer.
Voici un résumé de ce que vous pouvez trouvé lors de cette interview ainsi que ses exclusivités.
Durant ce live du LAB, Fhat.R nous raconte pourquoi il a été important pour lui de faire une formation dans la production afin de savoir de quoi il parle, de connaître les règles du marché. Aussi il explique le facteur qui l’a lancé dans la musique étant son envie de faire cette activité qui prenait plus de place que le reste. De plus, il nous parle de l’aide des réseaux sociaux, qui permettent de se mettre en avant et rendre des contenus viraux ainsi que le branding qui a une importance pour l’identification du rappeur pour les auditeurs.
Pour ce qui est du style musical, pour lui il y a de la musique pour tous les publics et pas de règles strictes en ce qui concerne le choix du style musical et qu’il ne faut pas se priver à faire autres choses et rester dans une case. Cependant, il y a un risque de perdre son public. La question sur l’effet de la pandémie sur sa carrière a été abordée et nous avons appris la préparation d’un livestream et d’une date de concert le 17 juin à Bordeaux. Le live a été aussi l’occasion d’écouter en exclusivité un de ses nouveaux sons de l’album à venir et de présenter son beatpack de 7 sons sortant vendredi comme Oxydz avec un beat pack de 10 sons inédits comprenant les licences commerciales et les pistes séparés à retrouver sur son site.
Retrouvez le live en intégralité sur l’instagram Oxydz.fsr
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Vin’s, rappeur de 28 ans originaire de Montpellier nous a fait l’honneur de faire partie des invités du Live spécial des 1 an du Live du Lab et nous a donné une interview.
Voici un résumé de ce que vous pouvez trouvé lors de cette interview.
Interview time !
Durant ce live, il nous raconte le fait d’avoir plusieurs casquettes, comme celle d’être ingénieur du son et pourquoi il a choisi de faire une formation pour le devenir. A propos de la formation, il explique que personnellement il faut avoir au minimum deux casquettes pour comprendre le monde de la musique et son marché afin de pouvoir imposer sa vision dans tous les aspects importants du milieu de la musique, et donc de se faire écouter.
Au sujet de l’impact des restrictions sur sa carrière, il évoque le fait d’avoir lancer un freestyle par semaine sur instagram et des singles pour éviter d’être frustré par cette situation qui est la pandémie et le confinement yo-yo. Il annonce aussi la sortie d’un single la semaine prochaine.
Il relate son chemin parcouru avec un son au début en 2014 parlant des réseaux sociaux et de l’inattendu du succès. Ce live a été l’occasion d’écouter et voir Vin’s faire un couplet en freestyle sur l’une des productions d’Oxydz, sachant qu’il a déjà posé antérieurement sur l’une de ses instrus. N’oubliant pas le beat pack comprenant 10 sons inédits, des licences commerciales ainsi que les postes séparés pour un petit prix de 39,90€.
Retrouvez le live en intégralité sur l’instagram Oxydz.fsr et les résumés des interviews d’autres artistes comme celle de Fhat.R, sur notre site.
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Ali, spécialiste dans le merch, ayant travaillé en tant que directeur artistique pour le label Crack caché et ayant sa propre marque (Hood Pride), répond à nos questions pour nous éclairer sur le processus de merchandising.
Alors, quel est ton parcours et comment en es-tu arrivé à faire du merch pour des rappeurs ?
Ali : Alors, mon parcours est simple. J’ai démarré le graffiti quand j’étais adolescent. Donc, je cherchais un métier qui pouvait correspondre avec le graffiti et qui me permettrait de continuer. Donc, je suis devenu graphiste designer comme ça. J’ai commencé à faire des t-shirts pour mon pro hip hop. C’étaient des t-shirts disponibles pour les gars de mon quartier. Au final, ça a plu à beaucoup de monde en dehors de mon quartier. Je me suis lancée dans le textile petit à petit comme ça. Et donc, avec mon réseau, puisque je suis graffeur, forcément je côtoie beaucoup de gens, que ce soit de la danse, du rap ou d’autres genres. Et bah, c’est venu naturellement en fait.
Il y a des artistes qui m’ont demandé “est-ce que tu peux faire un t-shirt?” donc euh… Ça commence comme ça, et puis t’en fais plusieurs. Tu travailles avec des gens différents de partout. Cela peut-être autant des artistes RnB que Rap. Pendant un moment, j’ai été directeur artistique dans un label de rap. Là, ça a été plus le côté communication/événementiel sur lesquels j’étais disponible. Les artistes qui étaient là-bas n’étaient pas forcément des rappeurs, il y avait des gens du RnB, donc c’est du merch qui devait aller avec leur album. Ce genre de chose quoi.
C’est quoi l’identité visuelle pour un rappeur ?
Ali : Bah je dirais que ça dépend de l’artiste en lui-même. Il faut que tu identifies ce que l’artiste aime et ce que son public attend. Il faut vraiment comprendre quel genre de public il a. Si c’est une personne qui fait du rap brute, vraiment ghetto, tu vas pas lui faire un t-shirt fashion pour son public. Le public n’achètera pas. Si le gars il est ghetto,il faut un style qui correspond à sa musique et qui correspond justement à son public qui écoute.
Donc ça commence par là, c’est vraiment identifier les valeurs du MC que tu vas représenter, ce qu’il essaie de transmettre à travers sa musique et le retransmettre via le graphisme qui lui correspond. Si jamais il n’a pas encore de logo correspondant à son image, bah tu lui crée le logo correspondant à son image et à partir de là tu as un élément central qui permet de faire différentes variations pour différents types de merch, que ce soit t-shirt, polo, etc….
Processus de décision
Cela prend du temps de penser avec l’artiste en lui-même sur comment représenter son image ?
Ali : Ça dépendra toujours de l’artiste. Il y en a qui sont très simples, avec qui travailler, c’est des mecs en général qui se prennent pas plus la tête que ça. Eux tout leur va. Après, il y en a d’autres qui sont plus caractériels. Eux,ils vont vouloir un truc plus spécifique. C’est vraiment compliqué de travailler avec eux, parce que justement ils ont une image en tête. Si tu leur apporte un truc qui est juste un peu différent, ils ont du mal à laisser couler. Après, il y a ceux qui ont des complexes, donc ils ne vont pas forcément te dire oui mais aussi pas forcément te dire non. Ils vont te laisser entre deux et dois te débrouiller pour comprendre entre les lignes et arriver à proposer quelque chose qui au final lui correspond.
Interprétation
Après ce qui est généré du graphisme, c’est à toi en tant que graphiste d’interpréter ce que le gars a besoin et de lui transmettre ce qu’il a besoin et pas ce qu’il veut. Parce que forcément les artistes veulent toujours un truc mais c’est pas forcément ce dont ils ont réellement besoin. Donc, c’est à toi en tant que graphiste de voir à travers tout ça et te dire “écoute-toi tu veux peut-être ça, je comprends ton idée de base, mais ce dont tu auras besoin, c’est plutôt ça”. Une fois que tu leur montres en général avec le petit pitch avec, ils comprennent et acceptent.
Après c’est vrai que ça prend du temps en fonction de la personne que tu as en face. Il y en a qui diront qu’ils veulent un truc “comme ça, aussi simple, fais ce que tu as à faire”. Cette personne va te faire confiance et te laisser faire. Il y en a d’autres qui vont te dire “moi je veux ça”, tu leur proposes un truc assez similaire mais il y aura pas tous les éléments qu’il aura demandé, donc ça va le faire bugger.
Niveau d’expérience
Ça dépend aussi de ton expérience au niveau d’exécution et ta créativité. Ça peut aller très vite comme ça peut prendre du temps. C’est un mélange de tout. Je pense que pour travailler vite et efficacement, il faut bien comprendre l’artiste, comprendre ce qu’il fait. Une fois que tu as compris ça, c’est beaucoup plus simple. Il faut aussi identifier ce que veut la fan base. Je prends un exemple, JUL, sa fan base comprend beaucoup de jeunes qui sont un petit peu ghetto mais pas trop, qui ont plus le coté hype et vont porter des vêtements qui sont un petit peu plus colorés, un peu plus flashy puisque c’est le style de l’artiste.
Donc forcément si tu proposes du merch pour lui, ce ne sera pas un merch qui sera simple et sobre. Ce sera vraiment un truc plutôt fancy, vraiment un truc qui sort de l’ordinaire. C’est ça qu’ils attendent ses fans, ils l’appellent l’alien c’est pas pour rien. C’est vraiment un délire et un truc à part entière, forcément son merch va être pareil.
Cependant si je prends un artiste beaucoup plus sobre, je sais pas, Ninho. Ninho c’est une grosse tête d’affiche française, mais il est beaucoup plus simple dans son style. Lui, c’est vraiment du travail de lettre quand il écrit, etc. Donc son merch c’est vraiment quelque chose de très simple et de très sobre que tu peux porter partout, qui ne fasse pas tilt quand tu le regardes au premier coup d’œil. C’est donc un petit peu tout le temps qu’il faut comprendre ce que la fanbase et l’artiste veulent. C’est toujours entre ça que tu vas trouver le juste milieu.
Comment marche une collaboration entre un artiste(rap) et un graphiste ?
Ali : Là, ça dépend de la relation que tu as avec l’artiste. Si c’est quelqu’un que tu connais, ça peut varier un petit arrangement à l’amiable. On se fait un truc, tu me paies ma prestation et puis c’est tout. Quand je travaille pour un label directement, bah on se répartit les tâches. Quand c’est quelqu’un que tu connais pas, ça dépendra de la notoriété du type. Est-ce que ça va être beaucoup imprimé et vendu à un très grand nombre ou c’est juste un artiste local ayant besoin d’une prestation classique.
Dépendance à la quantité
Ça dépendra de la portée du graphisme, comment il va être utilisé, si par exemple je fais 1500 pièces, tu vas lui faire un tarif prestation classique, vendre le motif pour 1500 pièces et il fait son truc. Si c’est un truc qui va être vendu avec 10 000 pièces, là tu peux négocier. Soit tu fais un tarif pour une prestation plus élevée, par rapport à la quantité livrée ou un tarif avec des royalties dessus. Une fois que tu as payé pour ta prestation de base, chaque fois que tu vends tant de t-shirts, il y a une partie qui me revient.
Donc ça, ça dépend du type de collaboration que tu as avec la personne et du rayonnement de l’artiste aussi. C’est aussi différent si c’est toi qui gère l’impression ou lui, ça rentre aussi en jeu. Si c’est toi qui gères l’impression, il n’y aura pas une partie royalties parce que ça passe par toi et tu sauras le nombre de t-shirt que tu as imprimé. Par contre, si c’est lui qui s’occupe de l’impression, c’est des forfaits.
Différences entre le drop shiping et le print on demand
Par rapport au e-commerce, quels sont les avantages du drop shipping et du print on demand et les inconvénients ?
Ali : Le problème du drop shipping, c’est que tu n’as pas la main sur la qualité du produit. Comme le produit ne passe pas entre tes mains, tu ne sais pas s’il va arriver dans l’état de qualité que tu souhaites. Il y a des impressions textiles qui ne sont pas trop connues, ils peuvent envoyer des produits qui ne sont pas forcément bien alignés, qui ne sont pas forcément bien imprimés. Le client qui va recevoir son textile au final va dire “c’est quoi cette merde que j’ai reçu” et va se plaindre.
Comme c’est du drop shipping, la perte elle est sur toi directement, ce n’est pas le service qui a envoyé le t-shirt qui va prendre la plainte. Donc ça peut être un risque au niveau de la perte d’argent. Après, l’avantage c’est qu’il n’y a pas de stock, tout est fait en distanciel. Donc forcément vaut mieux avoir un prestataire de qualité de l’autre côté. Par contre, la marge que tu vas faire dessus sera beaucoup plus fine au niveau de l’entrée, de ce que tu gagnes.
Print on demand
Le print on demand, ça dépend encore une fois si tu passes par un prestataire qui fait pour toi, ou si tu le fais toi-même. L’avantage est que tu ne perds pas trop d’argent au niveau du stock.
Tu peux avoir ton stock (en tant que fournisseur) de t-shirts non imprimés et utiliser pour différents artistes. Par contre si c’est toi-même qui gère l’impression, ta marge est plus importante mais cela prend plus de temps. Le temps de production, le temps que tu vérifies que la production est bien faite et que tu prépares le colis pour l’envoi, c’est du temps que tu utilises sur le projet. Il y a du bon et du mauvais dans chaque mais après tout dépend de la quantité que tu dois faire et surtout si c’est des produits qualitatifs que tu veux ou pas.
C’est beaucoup plus pratique de faire un système de précommande. Si tu n’as pas beaucoup de modèles, tu peux le faire comme ça aussi dépendant si c’est de l’impression de lettres ou de la série graphique. Mais si c’est des grandes séries et des petites collections, il vaut mieux faire en sérigraphie des précommandes,c’est plus pratique. Au moins, tu fais toutes les commandes d’un coup et une fois que c’est fait, tu balances tes commandes et tu en es débarassé.
Désavantages du stock
Quand il y a du stock il faut gérer le problème de stock non vendu, donc ça veut dire que ça prend de l’espace dans ton appartement, ton local. En plus de ça, ce sera de l’argent que tu as dépensé pour imprimer, pour acheter les t-shirts et c’est de l’argent qui ne revient pas. Il faudra faire des soldes un moment donné pour au moins revenir dans tes frais. C’est une perte de temps, une perte d’argent. Ce n’est pas forcément plus pratique en termes de merchandising pour les artistes. C’est bien quand tu sais que tu vas en vendre, d’avoir un petit stock de secours au cas où. C’est bien quand tu fais des scènes, donc avoir ton petit stand de merch, mais en ce moment avec le Covid tu n’as pas de concert donc tu n’as pas de stand, donc ce n’est pas une solution recommandée.
Combien de temps dure le processus de la création à la production ?
Ali : Ça dépend de comment tu gères ton temps, dans la réalité. Est-ce que t’es sur un projet à la fois ? As-tu plusieurs projets ? Sachant que si c’est sur un projet à la fois entre la création et vérification du process avec l’artiste et le début de la production, ça peut prendre moins de deux semaines. Ça peut aller très très vite.
Moi par exemple sur des artistes, j’en avais certains, je créais le motif en une demi-heure/15 minutes car c’étaient pas des trucs complexes et après avec l’habitude, tu le fais de plus en plus vite. Je leur balançais, le soir c’était validé. Le lendemain, je préparais mes cadres et commençais la production. Donc, plus le temps que je reçoive mes t-shirts commandés par rapport aux besoins, ça me prenait 2-3 jours. Le temps de production pour 50 t-shirts, je mettais une après-midi et en 4-5 jours le produit était fini.
Variables importantes
Ça dépend vraiment de la quantité de travail et en moyenne pour une collection de 100 t-shirts en moins de deux semaines c’est sorti. Chez les prestataires en réalité, ça prend une semaine max s’ils ne sont pas trop débordés. Dans le gros textile en grande quantité, il faut compter trois semaines. C’est toujours une question de planning et de bonnes circonstances. Au plus long il y en a pour huit semaines grand max si problèmes de circonstances. Il n’y aura ensuite qu’à faire l’inventaire, mettre le stock en ligne, après tu peux envoyer tes produits directement. En général quand les produits sont fabriqués et imprimés, ils seront déjà testés pour tout ce qui est lavage etc.
Il faut juste connaître la méthode d’impression et le type d’encre utilisé pour être certain de ne pas avoir de problèmes au niveau des normes européennes et assurer la qualité. Si on produit en Asie, bien sûr qu’il y a un délai supplémentaire parce qu’il y a tout ce qui est transport. Si tu produis à l’étranger, tu te trouves avec des frais de douanes et des taxes à payer . Ce n’est pas le même coût. Après si c’est vraiment de la grosse quantité, il y a toujours les turques ou le Maghreb qui est plus proche et on peut s’assurer de la qualité en faisant des voyages rapides.
Y-a-t-il un moment clé pour sortir du merch ?
Ali : Pas spécialement. Je dirais que ça dépend toujours des sorties de projet de l’artiste. Parce que si tu sors du merch juste pour sortir du merch, les fans ne vont pas forcément trouver… “pourquoi j’irai acheter un t-shirt là maintenant”. Je prends l’exemple de BOOBA qui avait la marque UNKUT qui se vendait parce que c’était une marque de streetwear à part entière. Mais par contre, là où il vendait le plus de pièces était quand il sortait un album dû au merch spécifique à l’album. Tu regardes tout ce qu’ils ont fait Din records avec Mehdi, Tiers-monde etc… Les merchandisings qu’ils faisaient sortaient toujours avec des projets.
Après qu’une fois le label s’est fait connaître, qu’il y avait plus de projets fréquemment,là oui on peut faire du merch en permanence sur le site. Avec des produits qui sont liés aux groupes si tu en as envie, mais ce n’est pas à ce moment-là qu’il y a le plus de marge. S’il y a un album, ils vont se dire “tiens, j’achète un t-shirt avec”. Il prend les deux en même temps.
Relation avec les fans
Il faut toujours une histoire avec le produit que tu vas vendre, parce que s’il n’y a pas d’histoires, il n’y a pas d’émotions. Et les fans ne vont pas se raccrocher (au merch) s’il n’y a pas d’émotions. C’est comme en boutique, tu achètes un truc parce que tu as kiffé le truc. Ça démarre toujours avec une émotion, en fait. Si t’as pas ce côté émotionnelle qui va avec l’article, les gens vont peut-être le regarder et dire ouai c’est beau, mais il y aura pas forcément un truc spécial leur faisant dire “ouai je vais le prendre” ou “peut-être plus tard”, parce que c’est spécial dans 10 ans tu pourras dire “ce t-shirt là je l’ai eu avec cet album-là”.
C’est important de penser à tout ça. C’est de se dire que quand je sors un produit, c’est pas juste pour sortir un produit. Il y en a des milliers sur le marché, surtout quand c’est pour des artistes. Tous les artistes veulent leur propre marque de vêtement. Si t’as pas un truc auquel te raccrocher, tu vas pas acheter. T’en as, trop étouffés par tous les produits qu’il y a sur le marché.
Que peux-tu recommander à un artiste indépendant qui veut lancer son merch ?
Ali : C’est de ne pas hésiter à se faire des soldats parmi sa fan base, c’est-à-dire des personnes qui vont acheter le produit dès le début et qui seront là pour faire son “avocat”, et vont militer un peu partout pour son produit. C’est le plus important quand tu lances une marque en indépendant. Tu peux compter sur eux pour ce qui est de la promotion en ligne sur les produits. A chaque truc qui sort, ce seront les premiers à balancer sur leur Facebook, Twitter, Instagram et repartager ton contenu. C’est vraiment important de les valoriser ces personnes là et de les garder vraiment sous la main. En leur faisant des petits cadeaux,un bonus, des trucs comme ça. Eux ça les valorise et sont prêts à donner un coup de main beaucoup plus facilement. Il ne faut pas hésiter à utiliser sa fan base.
A ne pas faire
Après, le second conseil est de ne pas faire de matraquage publicitaire. Il y a beaucoup de personnes qui créent leur marque et qui vont faire des publications sur Facebook et vont taguer 50 personnes pour qu’ils voient la publication. Cependant, il n’y a rien de plus chiant que de se faire taguer sur un produit. Je dirai que c’est un truc à éviter. Si tu as une fan base avec une page Facebook et pas mal de monde dessus, tu publies une fois, c’est suffisant. Si tu publies une autre fois quelques jours après, une troisième fois pour faire des rappels. Il n’y a pas besoin de les taguer sur les publications à chaque fois et de leur faire vraiment du matraquage comme à la télé.
C’est sûr qu’il faut être présent, faire des rappels assez fréquemment pour dire qu’il y a des produits qui sont là pour qu’ils n’oublient pas mais pas du matraquage. Il faut rester dans cette zone ambigue entre faire ta promotion et ne pas faire de la pollution. Sinon ça va créer de la lassitude chez les personnes et vont se dire “bah lui il est juste là pour me vendre ses produits”. C’est vraiment le truc que tu as pas envie d’entendre. Il ne faut pas oublier que tu es artiste musical d’abord, le merch c’est du bonus. Ça me permet de rassembler mes fans, c’est tout. Pour ça, il ne faut pas faire du matraquage toutes les secondes, juste signaler la sortie du produit, une seconde fois pour dire que le produit est toujours là et une troisième fois pour dire que le produit est encore là, profitez-en.
Que penses-tu des drops exclusifs ?
Ali : C’est important. Même très important. C’est vraiment le meilleur moyen de créer de la fidélité chez tes fans. Il suffit d’avoir tes premiers fans, tes soldats comme je les appelle et leur dire “écoutez les gars, je vais vous lâcher une petite exclu, dîtes-moi ce que vous en pensez”. Cela va directement plus les impliquer. Ils vont se dire “il me considère comme un des siens, il me considère réellement donc s’il sort un truc je partage avec plaisir”. C’est pour ça que quand tu fais des exclusivités, il ne faut pas hésiter à les mettre en premier dessus puis ta fan base.
Série limitée
Après, moi ce que je faisais au début quand je commençais ma marque, je produisais beaucoup en série. J’ai décidé d’arrêter ça et de ne faire que des éditions limitées. Je trouvais que c’était beaucoup plus exclusif pour chacun et ça correspondait à mon niveau de… Je vais pas dire de sapologie mais un petit peu du délire quoi (rire). Quand tu veux avoir un produit, tu aimes un peu l’exclusivité, être le seul à porter ce genre de vêtements. Tu n’aimes pas être la copie de quelqu’un. C’est pourquoi je me suis limité dans des productions à série limitée, maintenant.
Besoin de réseaux
C’est vraiment la base pour accrocher les gens. L’argent est le nerf de la guerre. Il faut être sûr de pouvoir faire des trucs vraiment exclusifs et personnalisés. Mais faire de la personnalisation pour les fans et de l’extra-exclusivité est toujours une bonne idée parce que les gens quand ils vont avoir leur exclu ils vont le partager sur les réseaux. Une personne qui fait ça, va toucher 100 personnes. Si t’as 10 personnes qui font ça, t’auras touché 1000 personnes. Les réseaux sociaux sont devenus une arme à savoir utiliser correctement. Et pour ça il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur les personnes qui sont autour de toi.
Collaboration
As-tu collaboré ou designé sous le nom des rappeurs avec qui tu as travaillé ?
Ali : Je collabore beaucoup avec un gars de mon quartier qui fait de la musique. Je lui ai fait du merchandising pour son clip. Je dois lui faire de nouvelles pochettes aussi pour son prochain projet. Comme je t’ai dit, j’ai été directeur artistique dans un label au niveau de tout ce qui est communication et événementiel. Pour eux, j’ai fait des pochettes d’albums et du merch pour les artistes.
Je collabore avec pas mal de rappeurs. J’ai aussi fait de l’impression pour certains d’entre eux. Je m’inspire de ce qu’ils veulent faire valoir à leur public, je reste vraiment terre-à-terre avec leur brief. C’est toujours une discussion que tu as avec le rappeur, qu’est-ce que lui attend/ qu’est qu’il veut ?, comprendre qui sont ses fans.
Y a-t-il un cahier des charges standard pour la production de merch ?
Ali: Non je ne pense pas qu’il y a un cahier des charges standard. Je vais vraiment au feeling avec chaque artiste. Qu’est-ce qu’il veut exactement ? Des hoodies, des sweats à capuches, des t-shirts,des casquettes, des vestes, sacs à dos etc. Tout dépend de ce que lui a en tête.
Après, ce sont des produits classiques, on ne va pas réinventer. Il faut juste comprendre ce dont il a besoin et où il veut aller. C’est à toi après d’interpréter tout ce qu’il a pu dire et le mettre après en design. Il y en a certains qui vont te faire des produits en bois pour la décoration, des toiles que tu peux aussi poser, d’autres des affiches que tu peux encadrer.
Ça dépend vraiment de qui tu as en face de toi. Si des gens plutôt culturels ou des gens plutôt de la hype, ou encore des gens dans la jeunesse et qui sont bien agités. Tu peux faire vraiment tout ce que tu veux en termes de merch pour un artiste. Cela peut même être des petites figurines, il y a des petites figurines du Wu Tang. Tu peux tout faire mais cela dépend de la notoriété de l’artiste et du public que tu cibles.
Y-a-t-il une collaboration sur laquelle tu as pris du plaisir ?
Ali :C’est pas une collaboration directement avec l’artiste, c’était plutôt avec ma marque et l’artiste sur le moment? J’avais des t-shirts et lui était là pour nous aider à faire un clip et on a discuté et mes t-shirts sont apparus sur le clip. C’est avec Nakk Mendosa, on s’est très bien entendu. Pareil avec Nadis. On les appelle les triplés de Boboche parce que lui, son jumeau plus Nakk, ils traînent toujours à trois. C’est une collaboration que j’ai très bien aimé avec eux.
Dj Muggs de Cypress Hill/ Soul Assassins et Ali
Donc sur le clip Dark Sun de Nakk, ils sont tous habillés en Hood Pride. Pour moi, c’est une très belle collab’ parce que c’est déjà l’un des artistes que je préférais à l’époque parce que c’est l’un des meilleurs paroliers de France. L’avoir rencontré, c’était directif. En plus de ça, il a été jusqu’au bout “file-moi ta sape et on y va !” (rire). Après celle qui m’a le plus marqué c’était Dj Muggs de Cypress Hill. Je l’ai rencontré après son concert, je lui ai présenté ce que je faisais et il est reparti avec mes t-shirts. Ce sont des bons souvenirs que j’ai des artistes on va dire.
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